Libération Houssen – Poche de Colmar | 1er et 2 Fév 2025

Mémoires de la 3ème division d'infanterie US autour de Houssen

Les âpres combats autour de Houssen

Histoire de la 3e Division d'infanterie US

La 3e Division d’infanterie américaine (3rd Infantry Division), également appelée « Rock of the Marne », est l’une des unités les plus décorées de l’histoire militaire des États-Unis. Elle a été créée en 1917 pendant la Première Guerre mondiale et a acquis sa réputation en juillet 1918 lors de la bataille de la Marne en France. Alors que plusieurs unités reculaient face à l’offensive allemande, la 3e Division tint fermement sa position, inspirant le surnom de « Rock of the Marne » (« Rocher de la Marne »). Elle y gagne également sa devise  : Nous resterons là, en français dans le texte.

Pendant l’entre-deux-guerres, la 3e Division resta active et servit comme force de garnison, mais c’est lors de la Seconde Guerre mondiale qu’elle gagna une renommée mondiale. Elle participa au débarquement allié en Afrique du Nord en 1942 (Opération Torch), contribuant à la libération de l’Algérie et du Maroc. En 1943, elle joua un rôle crucial en Sicile lors de l’Opération Husky, où elle combattit avec bravoure dans des conditions difficiles. Plus tard, elle participa à l’invasion de l’Italie continentale, notamment à la bataille de Monte Cassino et au débarquement à Anzio.

La 3e Division fut également l’une des premières unités américaines à débarquer en France le 15 août 1944, lors de l’Opération Dragoon en Provence. De là, elle avança rapidement vers le nord, jouant un rôle essentiel dans la libération de villes françaises, jusqu’à la frontière allemande à la bataille de la poche de Colmar. Au cours de la guerre, elle fit preuve d’une résilience remarquable et reçut un grand nombre de distinctions, dont des médailles d’honneur, pour ses actions héroïques.

Le parcours de la 3e Division d’infanterie US, marqué par des engagements décisifs et un sacrifice immense, en fait un symbole de détermination et de courage dans l’histoire militaire américaine, particulièrement en Europe où elle fut l’un des principaux acteurs de la libération.

À ce jour, elle est rattachée au XVIIIe corps aéroporté de l’US Army et est basée à Fort Stewart, Géorgie.

Insigne de la 3e division d’infanterie

Insigne distinctif de l’unité

LE PARCOURS DE LA 3e DI US PENDANT LA SECONDE GUERRE MODIALE

Source Internet Archive – History Of The Third Infantry Division In World War II, pages 1 & 2

Traduction du journal de la 3e DI US : Les combats autour de Houssen

Source Internet Archive – History Of The Third Infantry Division In World War II, pages 333

Source Internet Archive – History Of The Third Infantry Division In World War II, pages 334

traduction de la page 334

Les combats acharnés se poursuivirent le jour suivant. Le 1er Bataillon, qui menait l’attaque, fut stoppé, et le 3e Bataillon fut engagé sur son flanc droit. Les troupes du 254e furent obligées de faire sortir les Allemands de leurs positions retranchées, progressant mètre par mètre dans une avancée férocement contestée tout du long.

Les Allemands s’étaient presque remis du choc initial de notre avancée. La bataille mêlant blindés et infanterie qui se déroula dans les zones boisées autour de Houssen, Riedwihr, Holtzwihr et Wickerschwihr restera gravée comme l’un des affrontements les plus acharnés, et sans doute l’un des plus importants, auxquels la 3e Division n’ait jamais été confrontée.

Dans l’après-midi du 23, les éléments avancés du 30e Régiment d’Infanterie atteignirent les abords de Riedwihr et Holtzwihr et prirent position dans le bois connu sous le nom de Bois de Riedwihr.

Les compagnies I et K s’étaient avancées jusqu’à la lisière nord de Holtzwihr. La position des 1er et 3e Bataillons formait alors comme un « doigt enfoncé profondément » dans le territoire ennemi. L’opposition ayant été jusqu’alors assez faible, le 30e avait avancé rapidement, mais se retrouvait complètement exposé sur son flanc gauche car la résistance contre les Français avait freiné leur progression.  Tandis qu’à droite, le 7e Régiment d’Infanterie rencontrait également une résistance tenace.

À 16h50, le premier coup fut porté : les compagnies I et K du 30e, sous les ordres respectifs des lieutenants Darwyn F. Walker et Ross H. Calvert, avancèrent dans Holtzwihr sans appui de blindés. Dix chars ennemis et des chasseurs de chars, accompagnés d’au moins une centaine de soldats, pénétrèrent au-delà de Holtzwihr depuis le sud-est. Les chars se divisèrent en groupes de deux ou trois, morcelant les positions du 30e en plusieurs poches. Les mitrailleuses de chars balayaient le sol enneigé de tirs rasant et meurtriers, tandis que les chars et chasseurs de chars tiraient à mesure qu’ils progressaient.

Le 3e Bataillon venait d’effectuer un déplacement rapide et, même si les hommes avaient eu le temps de se retrancher, ils étaient complètement découragés. Le sol était gelé en une masse compacte. Il aurait fallu des charges de TNT pour y creuser des trous. Quant au terrain, il était parfaitement plat ce qui excluait tout couverture possible pour le 3e bataillon. Ce dernier était frappé des trois côtés, sans même un char ou un chasseur de chars pour tirer sur les forces qui arrivaient. Les courageux soldats tentaient en vain de repousser la contre-attaque. Un autre point important était que les observateurs d’artillerie du 30e n’avaient pas encore pu établir de communication radio.

Le résultat était couru d’avance : le 3e bataillon, gravement désorganisé, fut contraint de battre en retraite – en direction de l’Ill et de la protection offerte par ses berges.

À 17h20, alors que le 1er Bataillon était sur le point d’atteindre Riedwihr, un coup de massue tomba sur lui, comme cela avait été le cas pour la 3e. L’ennemi attaqua avec tout ce qu’il avait. Les hommes cherchaient en vain un abri. Des rafales de tirs de mitrailleuses balayèrent la zone en de violentes rafales. Comme pour le 3e Bataillon, le 1er n’avait d’autre choix que de se replier car il ne disposait de rien pour combattre les chars ennemis lourdement blindés et les chasseurs de chars Jagdpanzer, et surtout d’aucun trou où se protéger pour combattre.

Pendant la retraite, plusieurs hommes courageux de chaque compagnie bravèrent une mort quasi-certaine, ou bien la capture, pour tenir dans des positions désespérées. Malgré les flancs découverts à droite et à gauche, de petites actions de fossé, rapides et acharnées, furent menées par des groupes isolés, comme ceux dirigés par les lieutenants Darwyn E. Walker et Ross H. Calvert, aperçus pour la dernière fois ce jour-là en train d’entrer dans un bosquet, où deux chars ennemis émergèrent peu après. Dans le lit du ruisseau Orchbach, à plusieurs centaines de mètres à l’est de l’Ill, un groupe de soldats du 30e Régiment d’infanterie était toujours en position le lendemain lorsqu’une contre-attaque fut lancée et le terrain fut alors reprit à l’ennemi !

traduction de la page 335

Sur le site du pont de la Maison Rouge, des témoins observaient, dépités, un char Sherman assis au centre de la rivière Ill, des vagues glacées léchant la base de sa tourelle.

Le 2e Bataillon du 30e, sous le commandement du Major James L. Osgard, avait traversé l’Ill à l’angle sud-est de la forêt de Colmar, mais avait à peine eu le temps de se réorganiser avant d’être, lui aussi, contre-attaqué par des chars ennemis et de l’infanterie, et fut forcé de reculer de l’autre côté de la rivière où il établit une position temporaire dans les bois de Colmar.

Environ 350 hommes, dont la plupart furent capturés, furent perdus par le 30e lors de cette contre-attaque. Cependant, pendant le repli, des sections de mitrailleuses des compagnies H et D ainsi que de petits groupes de fantassins, principalement des compagnies A, B, C et E, tinrent leur position sur le côté est de l’Ill, couvrant le reste du bataillon.

À la tombée de la nuit, l’ennemi avait complètement pris possession de la rive est de l’Ill, à une exception importante près. Le lieutenant-colonel MacKenzie Porter et le capitaine William F. Stucky organisèrent un groupe et restèrent positionnés du côté est, au nord de Maison Rouge. C’était la seule tête de pont de la 3e Division d’Infanterie en cette nuit sombre du 23 au 24 janvier.

Le 30e Régiment d’Infanterie était dans une situation critique. Un appel d’urgence fut lancé pour obtenir des tentes, des poêles, des couvertures, des vêtements secs, du café chaud et de la nourriture. Le personnel en charge de l’approvisionnement du régiment fouilla dans ses stocks pour apporter ces articles en première ligne. La section G4 de la division reçut également un appel urgent : « Envoyez-nous des vêtements secs, des fusils et des mitrailleuses. » Une bonne partie du régiment était gelée après sa terrible expérience au bord de la rivière Ill et les rafales de vent glacées subies en sortant de l’eau.

Des points de regroupement furent installés sur toutes les routes possibles vers l’arrière, pour rediriger les hommes vers la ligne de front. Bien que terriblement frigorifiés, de nombreux hommes conservaient encore un esprit combatif. Une fois rassemblés par les officiers, ils se positionnèrent en défense à l’ouest de l’Ill, soutenus par leur artillerie et couverts par leurs fusiliers et mitrailleuses à l’est de la rivière. Tout en tordant leurs vêtements mouillés, leurs armes à côtés d’eux, certains soldats s’exprimaient : « Oui, chef, on peut tenir ! Aucun foutu Boche ne va nous battre et s’en tirer comme ça ! On sera là demain matin. »

La présence des troupes du 7e Régiment d’Infanterie à Ostheim fut même menacée pendant un moment lorsque l’ennemi organisa une forte contre-attaque depuis Houssen, mais notre artillerie concentra d’intenses tirs sur les forces ennemies, brisant ainsi l’attaque dès ses prémices.

le 15e Régiment d’Infanterie fut également très occupé pendant la nuit du 23 au 24 janvier. L’attaque devait être menée coûte que coûte. Il était évident que le 30e Régiment d’Infanterie aurait besoin de temps pour se réorganiser. Le 3e Bataillon du 15e Régiment fut choisi pour traverser l’Ill en premier, afin de s’emparer d’une tête de pont autour de Maison Rouge et permettre aux ingénieurs de construire un pont crucial pour la suite des opérations. Les chars ennemis étaient déjà positionnés à moins d’un quart de mille et tiraient directement sur le site du pont.

Source Internet Archive – History Of The Third Infantry Division In World War II, pages 335

Le 3e Bataillon lança l’assaut à 03h00, avec la compagnie I sur la gauche et la compagnie K sur la droite. L’attaque progressa bien à l’est de l’Ill jusqu’à ce que la compagnie I soit contre-attaquée par quatre chars et un grand nombre de fantassins ennemie. Encore une fois, sans blindé en soutien et en l’absence d’un pont adéquat pour traverser l’Ill, la compagnie I fut forcée de reculer de la même manière que le 30e Régiment d’Infanterie la veille. Trois chars soutenant le 15e Régiment depuis la rive ouest de la rivière furent neutralisés en quelques minutes. Le 1er Bataillon du 15e Régiment, qui se rapprochait de la ligne de départ vers 10h00, s’apprêtait à attaquer en coordination avec le 3e Bataillon lorsqu’une contre-attaque frappa ce dernier. STOP

Le 1er Bataillon fut temporairement retenu, mais à midi, il était prêt à lancer son attaque. L’avancée progressa rapidement à travers les positions du 3e Bataillon au pont de Maison Rouge, jusqu’aux bois au nord-est de Riedwihr. Cependant, des chars ennemis et l’infanterie bloquèrent le passage, forçant le 1er Bataillon – qui manquait également de blindés comme ses prédécesseurs – à se retirer des bois. Quoi qu’il en soit, nous tenions enfin une tête de pont, et les ingénieurs avancèrent aussi vite que possible pour terminer le pont. Il était plus qu’évident que l’attaque à l’est de l’Ill n’irait nulle part sans un soutien étroit des blindés pour nos troupes d’infanterie.

traduction de la page 336

L’ennemi se moqua de nous avec un tract de propagande envoyé par l’artillerie ennemie, affirmant que plus de cent membres de la Compagnie I, 30e Infanterie, dont le lieutenant Darwyn E. Walker – nommé dans le tract – avaient été capturés le 23 mai. (Dans le cas de Walker, au moins, c’était vrai. Lui et le lieutenant Ross H. Calvert, commandant de la Compagnie K, furent plus tard libérés par les troupes américaines en Allemagne. Walker fut libéré par sa propre division.)

Après avoir terminé le nettoyage d’Ostheim, le 1er Bataillon du 7e Régiment d’Infanterie, commandé par le major Kenneth W. Wallace, attaqua peu après minuit, le 24 janvier, en direction du Château de Schoppenwihr. Une forte contre-attaque composée d’infanterie ennemie et de six chars arriva à l’aube. Trois de ces chars furent détruits, mais les combats se poursuivirent toute la journée. Ce n’est qu’à 18h30 ce soir-là, que les Allemands furent finalement chassés de leurs positions dans la zone du château et des bois entre les voies ferrées et la rivière Fecht à l’ouest. La Compagnie C du 99e Bataillon de Génie Chimique déploya un écran de fumée dense au moment le plus intense de la bataille, permettant ainsi à la Compagnie A du 7e de rejoindre son bataillon en traversant l’espace découvert sous le couvert de la fumée, dans le bois dit de Rothleible. Cette aide nécessaire arriva à point nommé.

Le 3e Bataillon du 7e Régiment d’Infanterie mena une lutte féroce dans les bois de Brunnwald, où l’ennemi avait infiltré ses troupes alors que le combat pour le château se poursuivait. La mission fut suivie par des renforts à la tombée de la nuit, et lorsque le 3e Bataillon attaqua les positions vers minuit, l’ennemi résista avec beaucoup de vigueur. Mortiers, mitrailleuses et armes légères offrirent une résistance acharnée aux assaillants.

La Compagnie L, commandée par le lieutenant Orville L. Dilley, contourna la pointe des bois et se heurta aux mitrailleuses et Flakwagons allemands (véhicules antiaériens). La Compagnie A du 756e Bataillon de Chars, dirigée par le capitaine Orlando A. Richardson Jr., et la Compagnie A du 601e Bataillon de Destruction de Chars, sous le commandement du capitaine Francis X. Lambert, soutenaient le 7e Régiment dans l’attaque, et nos blindés affrontèrent les chars ennemis et leurs chasseurs de chars jusqu’à l’impasse.

Des soldats allemands équipés de bazookas, des canons antichars motorisés et hippomobiles, ainsi que des chars Mark IV et Mark V étaient disséminés dans toute la zone. Nos pertes furent élevées, incluant six ou sept blindés.

À la fin des premières quarante-huit heures, une importante reconnaissance parmi les unités ennemies fut réalisée. Comme on le soupçonnait, nous faisions face à deux bataillons du 760e régiment VG, ainsi qu’à des éléments des 748e, 225e, 308e et 728e régiments VG. Une unité supplémentaire, le 602e Bataillon Mobile, fut presque anéantie au cours de cette période. Cependant, une nouvelle indentification révéla la présence du 67e Bataillon de Reconnaissance ennemi de la 2e Division de Montagne, précédemment identifié en Norvège. Cela fut corroboré par la reconnaissance d’un autre élément de la même division, le 137e Régiment de Montagne, dans la zone du 1er Corps français. Cela indiquait que l’ennemi n’allait pas laisser la poche de Colmar être prise sans un effort acharné pour la défendre. La 2e Division de Montagne était en fait destinée à remplacer la 269e Division d’Infanterie, qui avait été discrètement retirée pour être envoyée sur le front russe. L’ennemi espérait vainement que le changement pourrait être effectué avant qu’une offensive alliée contre la poche ne puisse être lancée.

Étaient également connus pour s’opposer à notre avance : le groupe de combat Diemer et le 235e Bataillon du Génie. On soupçonnait la présence d’éléments du 40e Bataillon de remplacement de Panzer Grenadier (PG) dans la zone de la 254e Infanterie, ainsi qu’un possible renfort du 137e Régiment de Montagne opposé au 7e Régiment d’Infanterie.

À 20h10, dans la nuit du 24 janvier, le 3e Bataillon de la 254e Infanterie, qui avait été engagé sur le flanc droit du 1er Bataillon dans l’attaque vers le sud en direction de la rivière Weiss depuis la Colline 216, atteignit ladite rivière. Le régiment contrôlait ainsi la ligne de la rivière jusqu’à sa jonction avec la Fecht, bien qu’au nord de ce point, le long de la rivière Fecht, la zone ne fût pas complètement nettoyée de l’ennemi.

La Compagnie K, du 7e Régiment d’Infanterie, commandée par le capitaine Francis J. Kret, était encore en contact avec l’ennemi dans les bois lorsque le 7e attaqua âprement vers le sud, avec trois bataillons de front, à l’aube du 25 janvier. La Compagnie I, sous les ordres du lieutenant William D. Anthone, fut gardée en arrière pour contenir l’ennemi dans la forêt pendant que la majeure partie du régiment lançait l’attaque. Cette dernière commença après une intense concentration d’artillerie et de mortiers sur Houssen et la zone environnante.

Pendant ce temps, de l’autre côté de l’Ill, les 2e et 3e Bataillons du 15e Régiment d’Infanterie reprirent le combat à 03h00 du matin du 25 janvier. Ils rencontrèrent le feu ennemi par des armes légères, des mitrailleuses, des canons de 20 mm, des chars et des mortiers, et ceux à environ 300 mètres au nord-ouest de Riedwihr. Deux chars et un chasseur de chars accompagnant le 2e Bataillon (un pont assez solide pour les blindés avait finalement été construit à quelques centaines de mètres au nord de Maison Rouge) s’embourbèrent, et le bataillon se retira d’environ 700 mètres. Cependant, les hommes ne furent pas dans la même désorganisation provoquée les jours précédents, lorsqu’il n’y avait pas du tout de soutien blindé. Le bataillon put rapidement être réorganisé.

Source Internet Archive – History Of The Third Infantry Division In World War II, pages 336

traduction de la page 337

Le 3e Bataillon du major John O’Connell, avec les Compagnies K et L en première ligne, rencontra l’ennemi à proximité d’un carrefour au nord-est de Riedwihr. La Compagnie K fut désorganisée et forcée de se replier. La Compagnie L réussit à chasser l’ennemi de certains bâtiments là-bas, et à midi, le 3e Bataillon attendait d’être relevé par des éléments du CC4 français, en vue de l’attaque sur Riedwihr. La persistance même des attaques de la Division épuisa peu à peu les Allemands, et les villes de Riedwihr, Rosenkranz et Houssen tombèrent au cours des combats intenses des 25 et 26 janvier.

Le 7e Régiment d’Infanterie infligea de lourdes pertes à l’ennemi lorsque les Allemands lancèrent une importante contre-attaque dans l’après-midi du 25 janvier. Le 1er Bataillon, repoussa l’assaut, transformant la contre-attaque allemande en déroute. Il profita alors pour avancer le long de la route est-ouest jusqu’au Rosenkranz pendant que le 3e Bataillon tenait fermement sa position face à une forte pression des blindés et de l’infanterie ennemis.

Dans la nuit du 25 janvier, près du Rosenkranz, le soldat de première classe Jose F. Valdez donna sa vie en sacrifice. Il était en poste avancé avec cinq autres soldats lorsque l’ennemi contre-attaqua avec une force écrasante. Depuis sa position près du bois, à environ cinq cents mètres derrière ses lignes, il aperçut un char ennemi à environ 75 mètres et le cribla de balles de fusil automatique jusqu’à ce qu’il se retire. Peu de temps après, il vit trois ennemis s’approcher furtivement à travers les bois. À une distance de trente mètres, il engagea un échange de tirs avec eux jusqu’à ce qu’il les ait tous tués.

L’ennemi lança rapidement une attaque avec deux compagnies complètes d’infanterie, écrasant la patrouille sous un feu nourri d’armes automatiques et de fusils, et entreprit un mouvement d’encerclement qui obligea le chef de la patrouille à ordonner un repli. Le soldat Valdez se porta volontaire pour couvrir la manœuvre, et tandis que les membres de la patrouille traversaient le feu ennemi un à un pour rejoindre leurs propres lignes, le soldat Valdez tirait rafale après rafale sur l’ennemi qui les assaillait. La citation de sa Médaille d’Honneur se lit en partie ainsi :

« … Il fut atteint par une balle qui pénétra dans son abdomen, traversa son corps et ressortit par le dos. Surmontant une douleur atroce, il reprit son calme et retrouva sa position de tir, fournissant un écran protecteur de balles jusqu’à ce que tous les soldats de la patrouille soient en sécurité. Par sa radio de campagne, il demanda des tirs d’artillerie et de mortier sur les Allemands et corrigea la portée jusqu’à ce que les obus tombent à moins de cinquante mètres de sa position. Pendant quinze minutes, il refusa de quitter sa position face à plus de deux cents ennemis, puis, voyant que le barrage avait brisé la contre-attaque, il se traîna jusqu’à ses propres lignes. Il succomba plus tard à ses blessures… »

Le nettoyage final de Houssen fut effectué le même jour par les 2e et 3e Bataillons. Le régiment du colonel Heintges captura 166 prisonniers, dont trois officiers, et infligea de lourdes pertes en tuant et blessant un grand nombre d’Allemands au cours des 24 heures qui suivirent midi, le 25 janvier. Le 67e Bataillon de Reconnaissance de la 2e Division de Montagne allemande, qui se joignait à la ligne de front en provenance de Norvège, fut pris dans plusieurs barrages d’artillerie tirés sur Houssen avant l’attaque, et fut complètement désorganisé. Bien que ce bataillon comptât 700 hommes, il n’opposa aucune résistance à l’attaque du 7e.

Le 1er Bataillon du 15e, commandé par le major Kenneth B. Potter, avec le 2e Bataillon sous les ordres du lieutenant-colonel Eugene F. Salet sur son flanc, avança dans les bois à l’ouest de Riedwihr dans l’après-midi du 25 et continua à combattre jusqu’à épuisement de ses munitions après avoir pénétré dans la forêt à environ 600 mètres, contre une résistance acharnée derrière chaque arbre. Le major Potter arrêta l’avancée de son bataillon jusqu’à ce que des munitions puissent être acheminées, et l’attaque reprit à 02h00 du matin.

Source Internet Archive – History Of The Third Infantry Division In World War II, pages 337

Le 2e Bataillon du 15e Régiment d’Infanterie, avançant depuis des positions au nord-ouest de Riedwihr, épuisa également toutes ses munitions tard dans la nuit, et après avoir été réapprovisionné, reprit l’avancée et atteignit son objectif au bord sud des bois à 09h30 le matin suivant.

Le 3e Bataillon se fraya un chemin jusqu’à la lisière de Riedwihr vers minuit, et en moins d’une heure, il avait chassé les Allemands de la ville et déployé des patrouilles en direction de Wickerschwihr au sud.

Pendant que le 7e et le 15e attaquaient leurs objectifs, le 254e avait été relevé par le 112e Régiment d’Infanterie de la 28e Division, à 07h00 le 25 janvier sur le flanc droit de la Division. Après avoir coordonné avec le 7e Régiment d’Infanterie pour nettoyer le lit de la Fecht, le 254e fut engagé sur le flanc gauche de la Division, avec pour objectif d’attaquer Jebsheim. À la fin de sa première journée de combat, le régiment fut temporairement stoppé par une résistance acharnée, et des préparatifs défensifs temporaires furent établis le long d’un ruisseau intermittent qui s’étendait juste à l’ouest de Jebsheim. Un ancien moulin sur le ruisseau servait de repère dans la zone.

Les 1er et 2e Bataillons du 15e tenaient une ligne le long des lisières sud des bois de Schmalholtz et Brunnwald dans l’après-midi du 26, et occupaient le Bois de Riedwihr au nord. L’infanterie ennemie, renforcée par des blindés, attaqua les positions du 1er Bataillon sur le côté ouest des bois. Un canon allemand de 88 mm toucha de plein fouet l’un de nos chasseurs de chars, et un essaim de blindés allemands envahit les positions de la Compagnie B, menaçant ainsi le contrôle de la Division sur la forêt, qui dominait le bastion allemand de Holtzwihr, au sud.

C’est ici que le lieutenant Audie L. Murphy arrêta une attaque pratiquement à lui seul.

Retour en haut